Conventions de cette traduction-translation

Cette traduction s’essaye donc à un décalque du français sur le grec pour aider ceux qui commencent à lire le grec à repérer les mots, les racines, les temps et les constructions. Le texte grec qui apparaît dans la colonne de gauche est établi par Nestle-Aland (1994).

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◊ Quelques codes de repérages

Parfois, le texte grec de Nestle-Aland comprend des [crochets]. il s’agit de mots ou de versets absents de bons manuscrits anciens, mais présents dans d’autres. Nous les avons retranscrits en français par des //double slash//.
Certains mots ou certaines expressions en grec nécessitent plusieurs termes français pour les transcrire. Dans ce cas, les termes sont reliés par des traits d’union.
• Quel que soit l’auteur, j’ai tenté de garder systématiquement le même équivalent français pour le même terme / la même racine, en grec. Dans les cas où cela n’a pas été possible, j’ai toujours indiqué entre parenthèses le terme habituellement utilisé. Et surtout, j’ai essayé de garder en français l’ordre des mots grecs de chaque phrase.
Pour cela, il a été nécessaire de recourir à l’utilisation des [crochets] dans le texte français pour suppléer aux sous-entendus du grec et pour insérer le gallicisme [C’est… que…], permettant le plus souvent de conserver le même ordre des mots en grec et en français, tout en offrant un texte français, sinon élégant, du moins logiquement lisible. Il peut cependant arriver, en particulier pour l’emplacement des adverbes ou des adjectifs, que l’ordre des mots soit restitués dans un langage compréhensible en français.
Par exemple :
Exemple trad

Il va de soi que les mots prennent des sens particuliers en fonction du contexte des phrases où ils sont employés. Pourtant, nous avons voulu garder toujours la même transcription française pour une même racine grecque. Du point de vue des principes traditionnels de traduction, un tel parti pris n’est pas défendable. Mais le but de cette translation est de permettre de reconnaître les mots et les racines qui les constituent. Ce choix permet de se rendre compte des liens que construisent les répétitions des mots et des racines en grec. Ces répétitions — ces récurrences — font sens en grec, parce que les mots s’appellent ainsi les uns les autres. Cela permet donc de manifester des liens, là où une véritable traduction est obligée de traduire les mots selon leur contexte et d’éviter les répétitions, et gomme donc ainsi les récurrences.

L’idée est la même concernant les déterminatifs, c’est à dire les termes qui rythment les phrases, indiquent les ponctuations — il n’y a pas de ponctuation dans les documents originaux —, et donc n’ont pas leur place dans une traduction normale. C’est en particulier le cas pour la particule  que l’on traduit ici systématiquement par cependant. Au risque évidemment d’un texte français barbare.

Les choix de traduction ont été faits en analysant toutes les récurrences des termes grecs et en essayant de toujours garder un seul et même correspondant en français, quel que soit le contexte. Au lecteur de faire lui-même l’adaptation contextuelle, de la même manière que le fait le lecteur grec dans la langue originale.

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◊ Repérer les racines

Nous avons aussi essayé de refléter le plus possible les racines que le grec emploie pour composer son vocabulaire.
Par exemple :
• à partir de oikos, la maison, oikia est traduit par maisonnée ; oikonomia par loi-de-la-maison; etc.
• à partir de Bouleuô, délibérer, on rend les substantifs de même racine : Boulè par délibération ; Boulèma par conseil-en-délibération (les traits d’union manifestent que cet ensemble de mots français ne sont qu’un seul terme en grec) ;
• à partir de génnaô, engendrer, généa est traduit par génération ; génnèma par engeance ; génèma par fruit-engendré, etc.
• à partir de télos, fin, téléô est traduit par mener-à-finalité; téléioô par mener-à-l'accomplissement-final; téléiôsis par accomplissement-final, etc.

Inversement, là où le français traduit par un même mot plusieurs termes grecs différents, nous avons voulu marquer les différences en français.
Ainsi :
• homme peut traduire anthropos ou anèr. Nous avons gardé homme pour traduire anthropos, mais nous avons donné à anèr le sens d’époux qu’il revêt le plus souvent. Cela peut parfois surprendre dans tel ou tel contexte, mais ouvre le sens, et surtout permet la reconnaissance immédiate du terme grec utilisé, sans confusion possible.

Enfin, nous avons systématiquement traduit particules, conjonctions et prépositions avec les mêmes termes.
Par exemple :
• hina = afin-que ou afin-de ; kai = et ; pros = vers ; dia + acc = en-raison-de ; dia + gén = à-travers ; sûn = avec ; méta + gén = conjointement-avec ; para = auprès-de ; ek = issu-de ; etc.
• Il a fallu parfois ruser pour certaines d’entre elles, comme eis, qui traduit à la fois dans/en et vers, et que nous avons traduit par un jeu de mots : envers.

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◊ Repérer les temps.

• 
les indicatifs présent, imparfait et plus-que-parfait sont traduit par les équivalents français.
• L’indicatif aoriste a été traduit par le passé composé.
• L’indicatif parfait est rendu par la périphrase : se-trouver-avoir / se-trouver-être

• Le subjonctif aoriste est indiqué par l’adjonction de l’adverbe désormais pour traduire l’absence de durée.
• Le participe présent grec est rendu par le participe présent français ou par une proposition relative marquée par des traits d'union.

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◊ Pour le reste, une bonne grammaire aidera à reconnaître les différentes tournures.

Pour limiter les frais, voici deux grammaires libres de droit publiées sur Internet:
– Une bonne grammaire introductive de grec ancien, éditée par le Collège Saint-Julien Ath.
– Pour le NT, la Grammaire Grecque de Dom Bernard Botte (1933), un fin connaisseur de la langue. Une grammaire à la fois simple et complète concernant le Nouveau Testament.

Encore une fois, ce travail ne prétend pas à la perfection! Il s'agit d'un simple matériel mis à la disposition des débutants qui pourront s’exercer à lire le grec en s’aidant de ce décalque.
Une fois le grec plus familier, ils pourront se lancer dans leur propre lecture sans filet, voire même, pourquoi pas, s'essayer à leur propre traduction. Mais attention : faire mieux que le chanoine Osty relève d’une vraie gageure !

Bon travail !