17-12-2014

[Gn] 10 - Un fils pour l'an prochain (2/2)

Genèse 18 par : Père Alain Dumont
À Mambré, trois mystérieux personnages viennent visiter Abraham.
Rubrique :Abraham
Duration:13 minutes 37 secondes
Transcription du texte de la vidéo :

(Voir la vidéo : http://www.bible-tutoriel.com/un-fils-pour-l-an-prochain-partie-2.html )

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Pour une citation, mentionner : © Père Alain Dumont, La Bible en Tutorielhttp://www.bible-tutoriel.com/ + titre de l'article

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La bible, la foi, c’est du concret. C’est à l’hospitalité qu’on reconnaît le juste ! Voilà une leçon pour nous ! Le talmud y est très attentif : Shamaï — un grand rabbin de l’époque du Christ Jésus — dit : Parle peu et fais beaucoup ! Accueille tout homme avec un beau visage !.  Le méchant, lui, parle beaucoup et fait peu…

Là, Abraham est l’archétype du juste, c’est-à-dire à la fois ouvert à DIEU et ouvert à l’accueil. Saint Benoît y insiste fortement dans sa règle bénédictine. C’est un signe de pauvreté : le pauvre n’est pas celui qui n’a rien, mais celui qui accueille en donnant tout ce qu’il a. Tel est le juste. Et l’on peut se demander si notre société roule sur la justice aujourd’hui ! Parce qu’avant d’être accueilli, il faut franchir un certain nombre de codes qui verrouillent nos portes ! Beaucoup de paroles, peu d’accueil ! C’est le lot des pays riches…

Là se construit la figure du juste. Ce n’est pas l’histoire d’Abraham : c’est l’histoire des fils d’Abraham. Abraham n’est pas simplement un héros : il est un exemple. On passe de l’individuel à l’exemplaire ! Et l’exemplaire, c’est le juste, ou pour les chrétiens : le saint. Et quand le juste accueille, c’est toujours DIEU qu’il accueille à travers ses hôtes. Et c’est ce qu’on va appeler un « événement » ! L’événement, c’est l’inattendu qui surgit dans l’histoire. L’inattendu, c’est DIEU qui vient. Pas seulement DIEU qui envoie : « Quitte ta terre ! », lech lecha, va pour toi… Grandis en quittant tout ce qui t’attache, et écoute DIEU pour pouvoir l’accueillir quand il se présentera à toi !

Quand on est accueilli par le juste, on parle d’essentiel, et l’essentiel, c’est la descendance. La descendance comme la vraie richesse ! C’est tellement important que, même en parlant de la création, on parlera d’engendrement : quand DIEU crée, il engendre ! « Tels furent les engendrements du Ciel et de la Terre lorsqu’ils furent créés », dit Gn 2,4. L’histoire est marquée par les engendrements : pas tellement par les hauts-faits des individus. Ce qui importe, ce n’est pas la gloire des hommes, mais ce que tu lègues, ce que tu transmets. Là est la VIE, la vraie VIE.

Or qu’est-ce qu’on transmet essentiellement ? Non pas des biens, non pas un savoir, mais une promesse. Tout est promesse dans l’histoire. Rien ne met en route, sinon une promesse dont on sent, de génération en génération, qu’elle est en train de s’accomplir. Et la promesse, c’est la filiation. Particulièrement importante dans la société patriarcale ! dans le fond, le seul vrai bien, c’est la famille ! Et c’est la relation Père-Fils, non cependant sans que la mère tienne un rôle essentiel ! Et c’est bien pourquoi, pour la première fois dans des récits antiques, il est tellement question de la relation d’amour entre les époux. Nous y reviendrons. Mais retenons déjà que là est la richesse du Juste : sa famille, son épouse et sa descendance. Et DIEU bénit le Juste, car il devient ici véritablement image de DIEU, le DIEU qui engendre.

Alors s’accomplit la promesse : « L’an prochain, tu auras un fils ! »

Cette fois-ci, c’est Sarah qui se met à rire en elle-même (elle écoutait à l’entrée de la tente !)

Et tout à coup, le texte révèle l’invisible : « Le Seigneur DIEU dit à Abraham : pourquoi Sarah rit elle ? » DIE connaît le fond des cœurs ! Et là, une parole qui retentira sur toute l’histoire : « Y a-t-il rien d’impossible pour le Seigneur DIEU ? »

Et lorsque DIEU se manifeste, le premier réflexe est la peur : Sarah dit : « Je n’ai pas ri ! », « Parce qu’elle avait peur ! ». Pourquoi cette peur ? Parce qu’elle est la première à être engagée dans la promesse, et que porter la promesse, ça fait peur ! On aimerait tellement vivre dans un contexte à notre mesure ! Mais non : « Tu as ri », insiste le Seigneur !

Là où est DIEU, là est la VIE ! Et la VIE, c’est du sérieux.

C’est ce que va nous dire la suite : là où DIEU n’est pas accueilli, c’est la mort qui vient.Et ça aussi, c’est du sérieux. Le soir vient… et avec lui la ténèbre.