03-09-2017

[Nb] 19 - Et le peuple fit élever une plainte

Numbers 11:1-3 par : le père Alain Dumont
« Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton amour, selon Ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.
Contre Toi et Toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à Tes yeux, je l'ai fait.
Ainsi, Tu peux parler et montrer Ta justice, être juge en toute innocence. »
(Ps 50,3-6)
Duration:24 minutes 40 secondes
Transcription du texte de la vidéo :
(Voir la vidéo : http://www.bible-tutoriel.com/message/nb-19-et-le-peuple-fit-elever-une-plainte.html)
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Citation : mentionner : © Père Alain Dumont, La Bible en Tutoriel, http://www.bible-tutoriel.com/ + titre de l'article
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Bonjour,

Alors voilà, c’est parti : au ch. 11 du livre des Nombres, le peuple monte enfin en Terre de la Promesse et normalement, si on était dans un film péplum, on aurait une grande musique orchestrale, un grand zoom panoramique avec le peuple qui part au loin vers la liberté, laissant imaginer aux spectateurs que ça y est : une humanité nouvelle est née pour un monde meilleur, taratata, zim boum badaboum, etc. etc. Sauf qu’on n’est pas à Hollywood et que les choses vont se révéler un peu plus compliquées que prévu. Et c’est LÀ précisément que toutes les accusations de pures et simples inventions légendaires concernant la ToRaH s’effondrent d’elles-mêmes. Jamais AUCUN peuple n’a osé raconter avec une telle franchise, avec un tel réalisme son histoire par laquelle il sait avoir appris, à son corps défendant, le chemin de la miséricorde. Tout ce que nous allons lire à présent doit l’être à la lumière du Psaume 51 : « Aie pitié de moi, ‘ÈLoHîM, selon Ta fidélité, selon l’abondance de Ta miséricorde, efface ma transgression ! Lave-moi de mon délit, de mon manquement, purifie-moi car ma transgression, moi, je la connais et mon manquement est toujours devant moi ! C’est contre Toi, Toi seul, que j’ai manqué ; ce qui est mal à Tes yeux je l’ai fait ! Ainsi, Tu peux parler et montrer Ta justice, être juge en toute innocence. » (Ps 51(50),3-6) Dans le fond, ce que nous allons lire fonctionne comme une grande et humble confession et cela seul mérite à Israël la considération des nations qui sont bien incapables d’avoir la moitié du quart du millionième du courage de ce peuple, certes à la nuque raide comme l’a dit YHWH au ch. 33 du livre de l’Exode, mais un peuple qui n’en va pas moins accepter de porter le joug de la ToRaH à la face des nations pour imprimer à tout le genre humain un mouvement d’ÉLÉVATION, et ça malgré ses manquements, ses délits, ses transgressions et toutes les fautes qui ne cessent d’émailler son histoire ! Oui, nous dit Israël, nous avons péché ; oui nous avons fait le mal, mais nous avons rencontré YHWH qui est plus grand que ce mal ; qui nous a coachés inlassablement pour nous faire regarder vers le haut, pour que nous choisissions la Vie alors même que nous étions séduits par le mal ! Et c’est de ce DIEU-là que nous voulons être les témoins !

Donc ce qu’on va lire à présent n’est vraiment pas glorieux, mais c’est précisément parce que la ToRaH ne veut rien cacher ! Très différent en cela de certains manuels d’histoire qui font par exemple de la Révolution Française un pur moment d’exaltation de “toute” la nation innocente et malheureuse contre le méchant roi, les méchants aristocrates, contre les méchants vendéens et les méchants catholiques, sans compter les méchants royaumes ennemis de la France contre lesquels dès 1793 la Convention va inventer la mobilisation en masse ! Quel manuel scolaire français ose dans les années 2000 parler du génocide vendéen par exemple ? On choisit l’omerta sur tout ce qu’on considère comme de simples dégâts collatéraux ! On choisit de taire ce qui n’est pas glorieux et à ce niveau, ça s’appelle de la révision de l’histoire ! Vous voyez ? Là où on peut dire que la ToRaH NE fait PAS de la révision de son histoire, c’est qu’elle n’en tait pas les moments les moins glorieux ! Alors peut-être qu’elle l’habille de vêtements un peu anachroniques, mais son souci de ne rien effacer de la tradition dont elle se reçoit est tout à son honneur et ne dessert en rien la Vérité ! Du coup, les hypocrites que nous sommes disent : « Oh, quelle violence ! C’est insupportable ! », sauf que refuser de taire ce qui est moins glorieux, c’est apprendre aux générations qui suivent à se regarder en face et à grandir dans la vérité, une vérité qui ne consiste pas à se pavaner en faisant croire aux autres qu’on est parfait dans un style show-business mais une vérité qui se présente HUMBLE, sachant célébrer fièrement ses victoires, regarder en face ses défaites et apprendre à ses descendants à garder intacte et vive l’âme du peuple, quitte à demander pardon quand il le faut. Dans notre XXIe siècle occidental, jamais aucun politique ne saura demander pardon : quand il est pris en flagrant délit d’un comportement qu’il interdit par ailleurs à ses administrés, il ne demande pas pardon : il se retire, il s’efface, il disparaît en espérant que les foules l’oublient… Notre société dirigée par les grands-maîtres de la finance internationale, tel Pharaon ignorant volontairement YHWH et préférant laisser s’abattre les frappes les plus terribles sur le peuple plutôt que d’abdiquer de son trône idolâtre ; un tel monde préfère que tout s’effondre plutôt que de laisser paraître une faiblesse et de s’ouvrir à la miséricorde.

Eh bien l’histoire biblique prend le contre-pied absolu de cette manipulation générale. C’est ce qui fait qu’on va entendre parler d’anathèmes, de guerres, mais aussi de révoltes du peuple contre YHWH et Moïse son Serviteur, etc. etc. Reste qu’avant de prendre ce peuple de haut, admirons bien plus l’honneur, la distinction de ce peuple prophétique à travers le témoignage audacieux qu’il donne de ses espérances comme de ses errances au su et vu de toutes les nations. Encore une fois : pas une d’entre elles n’est capable d’une telle LIBERTÉ ! Et tant que ces dernières ne seront pas capables de relire leur propre histoire à ce niveau “olympique”, pour ainsi dire, s’il leur reste un soupçon de dignité, qu’elles aillent s’asseoir dans les gradins et qu’elles apprennent d’Israël ce que vivre dans la Lumière de la Vérité signifie ! Cela dit, si nous sommes prêts en revanche à prendre la route avec le peuple élu — et c’est ce qui définit proprement la vocation chrétienne —, alors, au milieu de tout ce qu’il va nous raconter de ce qu’il perçoit de son histoire, nous aurons des chances de trouver à notre tour le courage de vivre dans cette lumière du Christ Rédempteur qu’Israël a finalement engendré lorsque les temps furent accomplis ; le Christ qui RACHÈTE son peuple au milieu des nations dans le prolongement direct du RACHAT d’Israël à qui il va falloir maintenant apprendre ce que vivre LIBRE signifie, en termes de miséricorde, de foi et d’espérance ; en termes de marche, de combats et en définitive en termes d’élévation intérieure qui vise la joie de la sainteté dans le bonheur d’une délicate préparation aux épousailles avec YHWH, HaQaDoSh BaROuKh Hou, le Saint Béni soit-Il !

Bien. Une fois qu’on a dit ça, il faut se mettre à la lecture de notre ch. 11 et d’emblée, dès le v. 1, on voit nettement qu’on sort des textes législatifs de facture sacerdotale comme on en avait depuis le début du Livre du Lévitique. On renoue avec le mode narratif — deutéronomiste vous vous souvenez — auquel le Livre de l’Exode nous avait plus habitués. On part du principe que les événements du ch. 11 se situent au cours de la marche de trois jours qui doit mener le peuple dans le désert de PaRâN. Et dès le premier verset : bing : une plainte du peuple monte aux oreilles de YHWH, nous dit-on. On ne sait pas quelle en est la nature, mais manifestement ça ne plaît pas à YHWH dont les narines s’enflamment au point d’envoyer un feu manger une extrémité du camp. Du moins c’est comme ça qu’on traduit habituellement. Il faut ici remarquer quelques petites subtilités : d’abord, le v. 1 parle du « peuple », “aM en hébreu. Or quand la Bible parle positivement du peuple de YHWH, elle l’appelle toujours soit « le peuple des Fils d’Israël », soit « Les Fils d’Israël », soit encore « Mon peuple »… Quand elle parle en revanche du « peuple » sans préciser, il est à craindre que ça dégage une dimension négative dans la mesure où l’expression signifie que le peuple, malgré son élection, se conduit comme n’importe quel autre peuple donc qu’il perd sa détermination de peuple élu, ce qui est grave ! Donc là, rien qu’en entendant : « Le peuple élevait une plainte », on se dit que ça n’est pas bon du tout ! D’autre part, voilà que le feu de YHWH mange « l’extrémité du camp » : qu’est-ce que ça veut dire ? Eh bien pas grand-chose si on entend le mot spatialement ; il faut l’entendre QUALITATIVEMENT, c’est-à-dire que le feu de YHWH mange non pas les « extrémités », mais les extrêmes, c’est-à-dire ceux qui ont fomenté la révolte ! D’ailleurs, QâTsîN, qui vient de la même racine que QâTsèH, désigne en hébreux le « capitaine » ou le « chef », — deux mots de même racine en latin : caput — ce qui veut dire en définitive que ce sont les CHEFS DE LA RÉVOLTE que le feu de YHWH a « mangés », ‘âKhaL, le même verbe que pour NaDaV et ‘AViHOu, ce qui laisse imaginer que le feu sort du sanctuaire — quand bien même il soit plié pour le transport —, et que la dynamique de l’événement est similaire : ces chefs de révoltes se sont crus libres jusqu’à pouvoir se révolter contre YHWH, c’est-à-dire qu’ils se sont crus des dieux qui pouvaient dicter à YHWH qui Il devait être au regard du peuple. On pourrait parler de ces chefs comme de populistes « : « Vous voulez goûter la liberté divine ? Eh bien la voilà : révoltons-nous ! », sauf que la liberté divine quand on n’y est pas prêt, c’est un feu qui mange, un feu dévorant comme on dit ; et quand on appartient au peuple des Fils d’Israël, le cadre de l’Alliance qui mène à la vie est clair : la liberté e s’acquiert que dans la communion avec YHWH ! C’est très fort parce que ça veut dire que c’est CONTRE cette communion que les chefs ont fomenté la révolte ! Et qu’en voulant s’émanciper de YHWH, ou le réduire à une idole à laquelle ils puissent dicter sa conduite, ils ont manipulé le peuple des Fils d’Israël pour le réduire à leur merci. Et ils n’hésitent donc pas pour ça à faire du peuple élu un peuple comme les autres peuples, ce qui veut dire encore que cette révolte envisage ni plus ni moins qu’une sortie de l’Alliance, donc de prendre un chemin vers la mort ! Et là, YHWH coupe court, non pas tant en « punissant » comme on l’interprète toujours, mais en donnant immédiatement à ceux qui s’y exposent ce qu’ils revendiquent avec tant d’empressement… Sauf qu’ils n’y résistent pas : ils s’y brûlent parce qu’ils ne sont pas prêts !

Du coup, n’ayant plus de chefs, le peuple crie vers qui ? Vers Moïse ! Ah voilà : heureusement qu’il y a encore Moïse qui est le véritable chef. Le seul qui sache intercéder — c’est à ça qu’on reconnaît les vrais chefs : les autres ne roulent que pour eux-mêmes ! Et là, le feu s’enfonce, si on veut traduire vraiment le verbe ShâQa“, c’est-à-dire qu’il est comme absorbé par la terre. D’où le nom du lieu : TaBé“eRâH, de la racine Bâ“aR qui signifie « brûler ». Pour vous faire une idée, pensez à un effet spécial façon Indiana Jones dans Les Aventuriers de l’Arche Perdue.

Alors qu’est-ce que tout ça veut dire ? Plusieurs choses. D’une part, vous allez voir que jusqu’à la fin du livre, on n’aura en gros qu’une suite de révoltes circonstanciées dont les premiers versets du ch. 11 livrent la trame, toujours la même : on se révolte, YHWH se met en colère, Moïse intercède et tout rentre dans l’ordre. C’est là que la dimension CHARNELLE de cette histoire est tellement poignante ! On nous dit que les Fils d’Israël ne sont pas des anges ! Ce sont des hommes, des femmes, des enfants comme vous et moi ! Qui ne sont pas méchants mais qui ne comprennent pas les enjeux de l’élection — de la même manière pour ainsi dire que les apôtres qui suivront Jésus ne comprendront rien de sa personne ni de son message avant la résurrection et l’effusion de l’Esprit ! C’est DIFFICILE d’être le peuple élu ! C’est un fardeau avant d’être un privilège, au sens où c’est EXIGEANT ! Le rêve de tous nos politiques nationaux et internationaux aujourd’hui, c’est de faire peser sur LES AUTRES les effets de leurs décisions esclavagistes, alors que la ToRaH, elle, impose tout au contraire que les chefs soient les premiers à travailler sur eux-mêmes pour S’ÉLEVER vers YHWH, c’est-à-dire s’OFFRIR les premiers et entraîner à leur suite le peuple qui leur est confié par YHWH. Or c’est précisément en ce sens que Paul parlera du Christ comme du CHEF de l’Église : il s’est élevé LE PREMIER pour attirer derrière lui tous les hommes qui mettront en Lui leur foi. Et le mari comme CHEF de son épouse, c’est le même sens : il TRAVAILLE sur lui-même EN PREMIER, c’est son EXIGENCE de par la foi en Christ à qui il est configuré dans la grâce du mariage : la qualité de CHEF n’est donc en rien un privilège ! Alors maintenant, vous enlevez la nature sacramentelle du mariage pour en faire une institution purement laïque et civile, et là, comme il n’y a plus de modèle, c’est la débandade ! Les maris restent des chefs, mais ce sont des petits-chefs et là, ça donne de l’eau au moulin de Pierre Bourdieu, ce sociologue communiste qui a commis son best sceller international en 1998, La Domination Masculine.

Toujours est-il que c’est précisément vis-à-vis de cette exigence de l’Alliance que le peuple, détourné et manipulé par des petits chefs — qui ne marchent pas devant, qui ne sont en rien des modèles parce qu’ils cherchent à pervertir l’Alliance à leur profit — ; le peuple manipulé donc ne peut pas s’empêcher de rechigner, murmurer, critiquer, jalouser et tout ce que vous pouvez imaginer. Comme quoi les ressorts des peuples n’ont pas beaucoup changé depuis 3000 ans ! De sorte qu’à chaque fois, ils mériteraient une bonne raclée, mais Moïse — le vrai CHEF, lui que YHWH a d’abord fait travailler sur lui-même jusqu’à devenir l’homme le plus humble que la terre ait porté comme on va l’entendre dans pas longtemps — ; Moïse, donc, intercède : comme pour nous dire que si YHWH aime vraiment son peuple inconditionnellement, ça ne signifie pas qu’Il ne soit qu’une divine guimauve. Il y a des émotions en YHWH ! Eh oui ! Et la colère en fait partie, comme la joie, la tristesse etc. Alors que faire ? Eh bien quand on connaît un peu le fonctionnement des émotions, on sait une chose : c’est que pour dépasser une émotion, pour ne pas la laisser nous envahir et déborder, il faut pouvoir la PARTAGER. Eh bien ici, c’est un peu ça : qui entendra la colère de YHWH pour qu’elle ne déborde pas ? Qui écoutera YHWH ? Moïse ! Et dans tout le reste du livre, c’est cette figure de Moïse intercesseur qu’il faudra voir et qui est la MARQUE PROPRE DE L’ALLIANCE : une ÉCOUTE MUTUELLE qui mène à la RENCONTRE NUPTIALE. Dit autrement, Moïse n’est plus tant désormais celui qui fait sortir d’Égypte, ni celui qui érige le MiShKâN et le sacerdoce. Désormais, une fois que tout est en place, il poursuit la libération sur un autre mode : il INTERCÈDE pour un peuple qui a du mal à porter le joug de la ToRaH. Il souffre avec son peuple ; il ressent les émotions du peuple, et en même temps il perçoit les émotions de YHWH : cette empathie unique fait de Moïse l’intermédiaire incontournable entre les deux partis, en même temps qu’elle en fait le témoin de la Miséricorde de YHWH. Dit autrement, la Miséricorde de YHWH ne consiste pas en une simple éponge qu’Il passerait sur la tâche des fautes pour les effacer : c’est parce que dans le cadre de l’Alliance, YHWH trouve une âme avec qui partager son émotion qu’il se donne la possibilité de renoncer volontairement à mettre à exécution une sanction pourtant méritée.

Je sais que ça paraît étrange de dire les choses comme ça, et pourtant : si YHWH prend sur Lui — et pardonnez-moi de parler ainsi de DIEU, mais on n’est pas en train de parler philosophie ici : l’impassibilité divine, ça va peut-être pour la Cause première d’Aristote ou la Théodicée de Leibnitz et autres intellectuels de haut vol, mais dans la Bible, YHWH, il est CHARNEL ! Il a des émotions ! D’ailleurs essayez de conjuguer amour et impassibilité : vous m’en direz des nouvelles, même en DIEU ! Le DIEU impassible, c’est le DIEU des intellos ! C’est un produit de la raison toujours séduite par les IDÉES de Platon : l’Idée du BEAU, l’Idée du VRAI, etc. ; le DIEU de la Révélation, Lui, n’est pas la réalisation des Idées platoniciennes : YHWH, aussi paradoxal que ça puisse paraître, est un dieu CHARNEL. Tant qu’on n’a pas compris ça, on n’avance pas ! — Donc : si YHWH prend sur Lui, résorbe sa colère, aussi ÉNORME que ça puisse paraître, c’est GRÂCE À MOÏSE qui se fait pleinement ce RÉCEPTACLE capable de recueillir la Lumière miséricordieuse de YHWH alors même que le peuple, lui, se ferme à cette lumière. Et ce faisant, parce que Moïse ne vit pas pour lui mais pour le peuple ; parce que c’est le sang de ‘AVeRâHâM qui coule dans ses veines autant que dans celles du peuple comme en un seul corps, la disponibilité de Moïse offrant un réceptacle capable de recueillir la Lumière de la Miséricorde, cette ouverture d’une seule âme rejaillit sur l’âme de TOUT le peuple de sorte que jaillit la miséricorde. Et à travers Moïse, on perçoit la puissance d’intercession que YHWH veut confier à l’homme ! On avait déjà ça avec l’intercession de ‘AVeRâHâM en Gn au ch. 19. Comme quoi d’une part, dans la dynamique de l’Alliance, le genre humain représenté à ce stade par les Fils d’Israël n’est absolument pas un simple faire-valoir de DIEU mais bien un ALLIÉ à part entière, au sens fort — d’où l’ALLIANCE ! Je ne sais pas si vous le sentez, mais vous multipliez ça à l’infini, et ce positionnement de Moïse fait de lui une figure absolument unique du Christ à venir en la personne de Jésus — dans une interprétation chrétienne, s’entend ! — ; Jésus, le Fils éternel uni de manière unique au Père éternel fait de sa nature humaine qu’il a épousée un réceptacle à jamais ouvert à la volonté du Père et dont la seule offrande sur la Croix suffit pour rejaillir en Miséricorde, non plus seulement sur tout le peuple des Fils d’Israël mais cette fois sur tous les hommes qui mettent en Lui leur foi, ou à tout le moins ceux qu’habite la quête de la charité comme le montre le ch. 25 de l’évangile selon Matthieu. Là, il faudrait aller relire le ch. 12 de l’épître aux Hébreux : « Ainsi donc, nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui Lui était proposée, Il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et Il siège à la droite du trône de Dieu. Méditez l’exemple de Celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité et vous ne serez pas accablés par le découragement. » (Hé 12,1-3) Tout est dit ! Et dans cette dynamique de la Miséricorde acquise pour tous dans l’obéissance sans faille du Christ à YHWH, la purification ainsi obtenue du genre humain lui permet de suivre son CHEF dans l’offrande de soi pour célébrer enfin les Noces Éternelles de l’Agneau ! Mais bon, c’est vrai que ça n’est quand même pas simple et j’espère ne pas trop vous avoir perdus en route.

En tous les cas, voilà pour le début de ce chapitre à côté duquel il ne fallait pas passer. En tout cas, nous voilà avertis : la suite promet pas mal de rebondissements, comme quoi rien n’est jamais simple. Mais nous verrons ça la prochaine fois. Je vous remercie.
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« Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton amour, selon Ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.
Contre Toi et Toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à Tes yeux, je l'ai fait.
Ainsi, Tu peux parler et montrer Ta justice, être juge en toute innocence.