04-11-2014

[Gn] 3 - Abraham, l'époux

Genèse 12 par : Père Alain Dumont
Où Abraham comprend qu'il est l'époux de sa femme Saraï sans compromis possible, fusse au prix de sa vie.
Rubrique :Abraham
Duration:9 minutes 49 secondes
Transcription du texte de la vidéo :
(Voir la vidéo : http://www.bible-tutoriel.com/abraham-l-epoux.html )
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Pour une citation, mentionner : © Père Alain Dumont, La Bible en Tutorielhttp://www.bible-tutoriel.com/ + titre de l'article

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Donc Abraham est l’élu :
en voyant comment DIEU aime UN homme, je comprends comment DIEU aime TOUS les hommes, je comprend comme DIEU m’aime MOI : il m’appelle, m’éprouve (me fait éprouver qui je suis) pour me faire découvrir la nature de la relation qui m’attache à Lui et Lui à moi.

Reste que l’histoire d’Abraham lui est propre = il faut savoir écouter son histoire : Gn 12 > 25.
– Il sort de Harân à 75 ans = il est « chargé de jours » = homme de sagesse !
– Il s’appelle Abram = Père élevé
– Sa femme : Saraï = ma princesse. Elle n’est pas jeune non plus, mais très belle !
– Son neveu Lot.
Mais il n’a pas d’enfant : il n’est pas père.
– Il descend en CANAAN > Espace égyptien = toute la saga de ce clan sera égyptienne.

Nous sommes vers 1600 avant J.-C., fin du Bronze Ancien / début du Bronze moyen – protohistoire.

SICHEM, au pied du Mont GARIZÎM, au nord de Bethel. Région fertile, beau pays où pousse l’orge, le blé, les vignes, les figuiers, les oliviers… On y mange du pain à satiété. Des textes égyptiens sont dithyrambiques sur ce pays, qui n’est pas très peuplé au demeurant.

LÀ DIEU lui apparaît pour lui dire : « Je donnerai cette terre à ta descendance ».

Au v. 1, Abraham a entendu DIEU lui parler.

Ici, DIEU lui « apparaît », « se fait voir ». Comment, on ne le dit pas. Mais Abraham alors ne peut que lever un autel : on marque le lieu d’un monument, mémoire de ce lieu où DIEU s’est manifesté.
– Descend encore sur BETHEL : la maison de DIEU. On anticipe : ce nom sera donné par Jacob deux générations suivantes. Là, on passe dans les hautes terres, à 10 km au nord de Jérusalem (qui n’existe pas encore).
– Puis passe au NEGUEV : le désert, mais pas le Sahara ! Désert de terre, assez chaotique, avec par ci par là des puits, donc de l’eau, et quelques étendues d’herbe pour les troupeaux. On ne peut pas cultiver, mais on peut y demeurer.

PREMIÈRE FAMINE
Comme ce pouvait être le cas à cette époque, surtout au désert : on n’en donne pas la cause.
Mais comme on est dans l’espace égyptien, Abram descend en Égypte.
On passe alors du Néguev au désert du Sinaï : pour cela, il prend l’itinéraire des caravanes, par le Nord.
On descend jusqu’aux lacs salés où la frontière est très bien gardée : on sait qu’à cette époque, et depuis longtemps, les égyptiens avaient bâti des chaînes de fortins et de tours de garde pour lutter contre les incursions armées des « hommes de sable »…

Sur le point d’entrer, petit détail étrange : Abram demande à Saraï de se faire passer pour sa sœur, car si les Égyptiens la voient et apprennent qu’elle est mariée, ils tueront le mari pour la prendre.
Les officiers repèrent la beauté de Saraï (manière subtile d’exalter la beauté de la matriarche) et l’amènent à Pharaon. Sans doute sont ils descendues dans le Delta du Nil. Si on est vers la période intermédiaire entre le Moyen Empire et le Nouvel Empire Égyptien, à la fin du règne des Hyksos, on sait qu’il y avait une ville princière à Avaris, quasiment juste de l’autre côté des lacs salés. On a d’ailleurs retrouvé des fresques où des clans caravaniers étatient présentés à Pharaon : de soi, pas impossible.

Et se produit l’inévitable, Pharaon — ce n’est pas nom : c’est l’institution royale, comme on dirait : « le roi » — prend la femme d’Abram, ce qui va lui apporter les pires ennuis, jusqu’au moment où il apprend que Saraï est en fait la femme d’Abram !
Ici, Abram apprend qu’il ne peut pas déroger à son état d’époux.
On ne joue pas avec les relations, surtout pas entre mari et femme, même si on a été choisi par DIEU pour porter la promesse !
« Saraï est TA femme, et tu ne la laisseras pas à d’autres ! » (on retrouvera la même chose en Gn 20)

Dès lors Pharaon le chasse — il ne le tue pas !
On ne rigole pas avec les hommes protégés par les dieux !!!
Et il le renvoie, comme il renverra le peuple à l’époque de Moïse.

Un premier contact est établi avec le Puissant du moment.
Mais dans cette épreuve, Abram a compris qu’il ne pouvait sauver sa vie au prix de celle de sa femme.
Quand bien même n’est-ce là qu’un ½ mensonge, le DIEU d’Abram ne rentre pas dans le jeu des hommes,
et c’est aimer Abram que de lui faire éprouver de l’intérieur ce qu’être choisi par DIEU veut dire.

L’Histoire sainte n’est pas seulement portée par des hommes : DIEU prend le couple au sérieux ! Et la chose nous est dit avant même que l’Alliance soit scellée. Au fronton de l’Histoire patriarcale : tu garderas la femme qui est la tienne et tu ne la donneras pas à un autre, fut-ce au péril de ta vie.

Voilà la première leçon, et nous verrons qu’elle est loin d’être anodine !